Au vu de l’investissement financier et de la longue durée de vie des installations d’éclairage (compter 20 à 30 ans dans un établissement scolaire), si l’audit de l’installation existante suggère une rénovation complète, il ne s’agit pas de faire les mauvais choix, ni de rénover à moitié.
Le bon dimensionnement de la nouvelle installation par un professionnel de l’éclairage est primordial pour à la fois assurer une installation performante énergétiquement et assurer le confort visuel des occupants.
La mise en œuvre d’une gestion en fonction de l’occupation des locaux et de la lumière naturelle permet des économies substantielles et le surcout est très rapidement rentabilisé. C’est lors de la conception de l’installation que la réflexion de la gestion la plus adaptée doit se faire.
Même si ce n’est normalement pas à vous, directeur d’école ou gestionnaire du bâtiment à dimensionner l’installation, il vous revient généralement la lourde tâche d’être réactif vis-à-vis des propositions faites par les fabricants… L’emplacement des luminaires, leur sens, leur inter-distance sont-ils adéquats par rapport à votre usage du local ? Faut-il ajouter ou supprimer des points lumineux ? La position des interrupteurs est-elle adéquate ? La technologie proposée est-elle adéquate à l’usage de votre local ?
Vous pourriez, par ailleurs, également être amené à vérifier dans les catalogues des fabricants que certaines caractéristiques sont respectées. Et dans certains cas, être amené à rédiger vous-même un cahier des charges. La présente section vous aidera dans ce sens en passant en revue une série d’éléments à retrouver dans le cahier des charges et à discuter au préalable avec le responsable du projet de rénovation (l’architecte, le conseiller en éclairage) ou le fabricant (dans le cas où vous le contactez directement… ce qui est fréquent en réalité, bien que non-recommandé).
Je précise le niveau de confort visuel souhaité, par type de local
Seront spécifiés dans le cahier des charges, par type de local, et en faisant référence à la norme NBN 12 464 :
- le niveau lumineux à maintenir tout au long de la vie de l’installation (éclairement moyen, en lux)
- l’uniformité des éclairements (en pourcents)
- l’indice d’éblouissement maximum (UGR maximum)
Je précise le niveau de performance énergétique requis, par type de local
Pour vous assurer une installation d’éclairage énergétiquement performante, nous vous recommandons de spécifier dans le cahier des charges :
- une puissance spécifique à ne pas dépasser (en W/m²/100 lx)
- un éclairement moyen maximum (en lux)
Je décris le type de luminaire
Quel type d’éclairage : direct, indirect ou mixte ?
Dans les établissements scolaires, pour des questions d’efficacité énergétique l’éclairage direct est préconisé car il est plus efficace énergétiquement. Néanmoins, dans certaines situations, un éclairage mixte peut être envisagé. C’est le cas des salles ayant une grande hauteur sous-plafond (> 3.5 m). Un éclairage mixte permet alors d’éviter que la zone au-dessus des luminaires suspendus ne soit perçue comme trop sombre.
Type d’éclairage en fonction de la hauteur sous plafond du local |
|
Hauteur sous plafond du local |
Type d’éclairage |
< 3.5 m |
direct |
> 3.5 m |
direct ou mixte |
L'éclairage d'un local peut-être direct, indirect ou mixte.
Quelle technologie : LED ou FLUO ?
La technologie d’éclairage la plus courante dans les salles de classe est la technologie des tubes fluorescents. Leur succès repose sur leur efficacité lumineuse et leur longue durée de vie. Dans les salles de sport et les locaux de grande hauteur sous-plafond, des cloches équipées de lampes aux halogénures métalliques sont également appropriées en raison de leur haute efficacité énergétique, leur facilité de maintenance, leur grande puissance, et leur longue durée de vie. Dans les sanitaires et les espaces de circulation, la technologie des tubes fluorescents est également très fréquente mais des éclairages plus ponctuels peuvent tout à fait se justifier (plafonniers, downlights, spots, équipés de lampes fluo-compactes ou de lampes à LED).
A l’aube de l’automne 2015, la technologie à LED commence à devenir concurrentielle à la technologie fluorescente en termes d’efficacité énergétique. Par contre, financièrement, les produits à LED sont en moyennes plus coûteux. Enfin, la méconnaissance des potentielles influences négatives du LED sur la santé posent des questions dans les écoles.
Type de local |
Les technologies appropriées |
Nos recommandations |
Salles de cours / Bureaux |
FLUO ou LED |
FLUO* |
Salles polyvalente / Salle des professeurs |
FLUO ou LED |
FLUO ou LED |
Salle de sport |
FLUO, LED ou HALOGENURES METALLIQUES |
FLUO, LED ou HALOGENURES METALLIQUES |
Couloirs / Sanitaires |
FLUO ou LED |
LED** |
Ateliers |
FLUO ou LED |
FLUO * |
* par précaution, en attendant que les doutes sur l’impact négatif du LED sur la dégénérescence rétinienne se dissipent ou que la technologie s’améliore, nous recommandons dans les salles de cours de ne pas placer d’éclairage LED afin que les enfants ne se retrouvent pas toute la journée dans cette lumière. Si néanmoins durant la majeure partie de la journée vos locaux sont éteints, l’usage de la technologie LED peut se justifier. ** plus résistantes que les fluo-compactes aux cycles fréquents allumage-extinction |
Quel mode de fixation ?
Il existe trois modes de fixation du luminaire :
- en saillie (également appelé apparent)
- encastré
- suspendu
Notons également que des montages bout à bout existent.
Type de local |
Montage |
Si faux plafond |
encastré |
Si hauteur sous plafond > 3.5m |
suspendu |
Autre |
apparent |
Quelle distribution lumineuse : extensive, intensive ou asymétrique ?
Une salle de classe, une salle de sport, un couloir, un tableau, ne nécessite pas le même type de luminaire.
Dans les salles du secondaire où c’est le travail sur table qui est majoritaire, on travaillera avec des luminaires ayant une distribution plutôt intensive.
Si on affiche de nombreux documents aux murs (comme c’est souvent le cas en maternelle et en primaire, il faut veiller à ce que ceux-ci soient éclairés. On préférera alors des luminaires avec une distribution très extensive.
Quant à l’éclairage des tableaux, il sera assuré par des luminaires ayant une distribution asymétrique.
Les luminaires sont conçus pour assurer une des trois distributions suivantes: la distribution extensive, intensive ou asymétrique.
Quelle optique ?
Tout en garantissant un rendement suffisant, le luminaire doit être muni d’une optique minimisant l’inconfort dû à l’éblouissement et les reflets.
Deux grands types d’optique existent :
- les ventelles (également appelées grilles de défilement) ;
- les diffuseurs.
Dans les espaces où l’occupant a un regard horizontal, les ventelles sont suffisamment performantes contre l’éblouissement.
Dans les locaux où l’occupant a des axes de vision orientés vers le plafond (les maternelles, les salles de sport…), ou les locaux équipés d’ordinateurs, l’optique doit être plus performante, on se tourne vers des luminaires basses luminances, très basses luminances ou des lumières douces et on tolère dès lors des efficacités énergétiques moins grandes.
Classes de protection
Pour assurer la sécurité des occupants, les luminaires doivent être résistant aux chocs, à la poussière, à l’humidité et aux chocs électriques.
L’indice IP informe du niveau de protection contre les corps étrangers solides et contre l’eau. Le premier chiffre (qui peut varier de 1 à 6) indique le degré de protection contre la pénétration de corps étrangers solides et le deuxième chiffre (qui peut varier de 1 à 8) le degré de protection contre l’eau.
L’indice IK informe du niveau de protection contre les chocs et varie de 01 (pas de protection) à 10 (protection contre des chocs de 20 joules).
Le luminaire devra par ailleurs être plus résistant la chaleur et protéger l’occupant des chocs électriques.
Type de local |
IP minimium |
IK minimum |
Résistance minimum à la chaleur |
Classe électrique |
Classes |
IP20 |
IK02 |
650°C *** |
Classe I ou II* |
Bureaux |
IP20 |
IK02 |
650°C *** |
Classe I ou II* |
Locaux technique |
IP44 |
IK07-08 |
850°C *** |
Classe I ou II* |
Salles de sport |
IP20 voire IP44 |
IK07-08 |
650°C *** |
Classe I ou II* |
Laboratoires |
IP 54 voire IP65 |
IK07-08 |
650°C *** |
Classe I ou II* |
Ateliers |
IP 54 voire IP65 |
IK07-08 |
650°C *** |
Classe I ou II* |
Circulations |
IP20 |
IK02 |
850°C *** |
Classe I ou II* |
Sanitaires |
IP44 |
IK04 |
850°C *** |
Classe II |
* les appareils de classe I sont préconisés s’ils sont reliés à la terre, sinon la classe II est recommandée |
Rendement lumineux
En plus d’assurer le confort visuel de l’occupant, le luminaire doit être énergétiquement efficace. A qualité égale, on choisira toujours le luminaire ayant le rendement lumineux le plus grand.
Attention, lorsque vous analyser les caractéristiques des luminaires LED, ne soyez pas surpris que son rendement lumineux (LOR light output ratio) soit égal à 100%. C’est une conséquence du fait que le fabricant considère que la source lumineuse et le luminaire ne font qu’un. Cherchez plutôt dans le catalogue son efficacité lumineuse en lumen par watt.
Type de luminaire |
FLUO ou lampe à LED (rendement lumineux) |
luminaire LED (efficacité lumineuse) |
Luminaire basses luminances |
> 70%* |
> 80 lm/W |
Luminaire à protection renforcée |
> 70%* |
> 80 lm/W |
Autre (luminaire à ventelles, dalle...) |
> 80%* |
> 90 lm/W |
* dans les catalogues, souvent spécifié sous l’abréviation LOR (light output ratio) |
Efficacité lumineuse de la lampe
Si votre luminaire accueille une lampe ou un tube, les performances énergétiques de celui-ci doivent être spécifiées afin de garantir l’efficacité recherchée. Le nombre et la puissance des lampes seront par ailleurs déterminés sur base de l’étude DIALUX demandée au soumissionnaire.
Type de lampe |
Efficacité lumineuse (lm/W) |
Tube fluo T5 HE Tube fluo T5 HO (si plafond très haut dans salle de sport) Tube LED Lampe CFL Lampe LED |
> 90lm/W@ 25°C/>100lm/W@35°C > 80lm/W@ 35°C/>90lm/W@35°C > 100 lm/W @ 25°C > 50 lm/W > 50 lm/W |
Autres caractéristiques de la source lumineuse (LED ou FLUO)
Les caractéristiques suivantes sont à spécifier dans votre cahier des charges :
- efficacité lumineuse (lm/W)
- rendu des couleurs (Ra)
- température de couleur
Quels auxiliaires ?
Les luminaires fluorescents seront équipés de ballasts électroniques hautes fréquence (HF). Pour maximiser la durée de vie du tube, on les choisira avec préchauffage. Enfin, si le local est muni de fenêtres, ou si une gradation de la lumière est souhaitée, on les choisira dimmables (le léger surcoût en vaut la peine).
Les luminaires à LED seront équipés de drivers dimmables pour la même raison (si le local est muni de fenêtres ou si une gradation de la lumière est souhaitée).
Type de local |
Au minimum |
Recommandé |
Si FLUO |
Ballast électronique haute fréquence |
Ballast HF warm start dimmable |
Si LED |
Driver |
Driver dimmable |
Quelle durée de vie ?
On précisera dans le cahier des charges la durée de vie minimum du produit recherché. On associera à cette durée de vie une chute du flux lumineux.
Type de local |
Tube FLUO |
lampe / luminaire LED |
Luminaires difficiles d’accès |
T5 ECO longlife 30 000h |
L80 B10 75000h |
Autres luminaires |
L80 B10 19000h |
L80 B10 50 000h |
Esthétique
Précisez les dimensions et la/les couleurs souhaitées du luminaire, le cas échéant. Notez que dans le cadre d’une rénovation, du sur mesure est possible et n’implique pas forcément un surcout. Si vos armatures ont de l’allure et que vous ne souhaitez remplacer que l’intérieur de celles-ci, renseignez-vous auprès de fabricants.
Marquage
Les produits porteront au minimum le marquage CE (qui est, pour information, obligatoire sur le marché européen, et apposé par le fabricant lui-même qui prend dès lors la responsabilité de déclarer la conformité de son produit). Précisez si vous souhaitez le marquage ENEC (certains subsides, tel URBA, le rendent obligatoire). Le marquage ENEC est un marquage européen destiné aux produits électriques et qui atteste leur conformité avec les normes européennes et donc leur caractère sécure. Ce marquage est délivré par un organisme indépendant.
Garantie
Exigez une garantie de minimum 5 ans.
Préliminaires
Une série de préliminaires (démontage, montage, nettoyage, dépoussiérage…) fera également partie du cahier des charges. Il sera également précisé que tous les luminaires sont fournis complets avec sources lumineuses et tous les accessoires, y compris les dispositifs de fixation.
Je décris le mode de gestion souhaité
Le type, le nombre et la position des interrupteurs seront précisés de même que le souhait d’un zonage, d’une gestion en fonction de l’éclairage naturel (dimming) et/ou d’une détection d’absence.
La puissance en veille de chaque détecteur ne dépassera pas 1W.
Je précise les éléments que devra fournir le soumissionnaire
Pré-étude DIALUX
Le soumissionnaire joindra à son offre une pré-étude DIALUX. Cette étude d’éclairage permettra de justifier l’emplacement, le nombre et le choix des luminaires ainsi que la puissance des lampes, le cas échéant. Afin que vous puissiez comparer les offres des différents soumissionnaires, il est primordial que vous spécifiiez les hypothèses de calcul suivantes :
dimensions du local
coefficients de réflexion des parois
|
Sol |
Mur |
Plafond |
Tous locaux |
0.3 |
0.5 |
0.7 |
Salle de sport |
0.3 |
0.5 |
0.5 |
présence et dimensions d’une zone périphérique
|
Zone périphérique |
Hauteur du plan |
Salle de classe |
Aucune ou devant derrière |
0.8 ou si maternelle |
Salle de sport |
1m |
0.1 |
hauteur du plan utile
position du tableau, le cas échéant
position actuelle des points lumineux et des interrupteurs et votre souhait de récupérer les points lumineux existants et la position des interrupteurs, ou d’ajouter un éclairage spécifique (par exemple au tableau).
facteur de maintenance ou les éléments permettant le calcul de celui-ci (fréquence de nettoyage, propreté du local…)
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Si fluo |
Si LED |
Salle de classe |
0.85 ou à justifier |
0.90 ou à justifier |
Salle de sport |
|
|
Fichiers techniques
Le soumissionnaire joindra également à son offre les fichiers techniques du matériel d’éclairage utilisé.
Calendrier de maintenance
Le soumissionnaire préparera un calendrier de maintenance incluant la fréquence de remplacement des lampes, des luminaires, du local et le lavage des vitres ainsi que les méthodes de nettoyage, le cas échéant.