Je choisis les coloris

Un choix approprié de coloris permet, dans les établissements scolaires, de minimiser la fatigue visuelle des élèves, et de favoriser leur concentration. De fait, en plus d’avoir un impact sur le niveau lumineux du local, la couleur de notre environnement a des effets physiologiques et psychologiques sur l’être humain. De nombreux cas d’irritabilité des élèves en milieu scolaire, de manque d’intérêt, de nervosité et de problèmes comportementaux peuvent être attribués à des conditions lumineuses et colorées non-appropriées à un lieu d’apprentissage.

Rappelons que l’usage de la couleur dans les écoles ne se réduit pas aux peintures murales, mais peut se faire via le mobilier, les menuiseries, les tentures, les stores... L’usage ponctuel de vitres colorées et de motifs signalétiques permet également d’amener de la couleur et de la vie dans les bâtiments.          

 

Quelle tonalité de couleurs pour quel local ?

Salles de classe maternelle, primaire, secondaire, espaces de circulations, sanitaires, réfectoires, bibliothèques, salles de sport … des locaux dans lesquels des activités très différentes sont organisées. Les besoins de concentration des élèves y sont variés, les ambiances colorées peuvent fortement varier.   

  • Dans les salles de classe

Un environnement trop contrasté est fatigant, mais un environnement trop uniforme est également désagréable. Afin de créer une ambiance visuelle agréable, on peut travailler en mixant un coloris principal (utilisé pour la majorité des murs) à un coloris secondaire (utilisé pour certains murs ou portions de mur…), et relever le tout par une couleur d’accentuation réservée à des éléments ponctuels comme les menuiseries, le mobilier, ou la signalétique.

> maternelle et primaire (degrés inférieur et moyen)

Les enfants de cet âge sont particulièrement attirés par la nature. On cherchera à créer un environnement de travail chaud et lumineux en utilisant les teintes suivantes : saumon clair, jaune pâle et chaud, jaune-orange pâle, corail, pêche…

 

Exemples de coloris principaux

Exemples de coloris secondaires

Exemples de couleurs d'accentuation

> primaire (degré supérieur) et secondaire

On cherchera dans ces salles de classe à créer un environnement doux par l’usage de teintes froides qui favorisent la concentration des élèves : beige, vert pâle, bleu-vert…

 

Exemples de coloris principaux

Exemples de coloris secondaires

Exemples de couleurs d'accentuation

 

 

  • Dans les espaces de circulation

Dans les espaces de circulations (couloirs, cage d’escalier…), une plus large gamme de couleurs peut être envisagée, des couleurs plus attrayantes, plus saturées et pleines de vie seront préférentiellement utilisées. Dans les bâtiments scolaires avec plusieurs étages ou plusieurs sections, chaque étage ou section pourra être traité avec une ambiance colorée différente. Les portes peuvent également être colorées d’une autre couleur que les murs. Des portes bleues contrasteront par exemple de manière harmonieuse avec un mur orange clair.

 

Exemples de coloris

 

  • Dans les bibliothèques

Dans la bibliothèque, le calme et la concentration seront favorisés par l’usage de vert pâle ou clair.

 

Exemples de coloris

 

Quel coloris pour quelles parois ?

  • Mur supportant le tableau

Si la classe est équipée d’un tableau (qu’il soit vert, noir, ou blanc), on veillera à diminuer le contraste entre celui-ci et le mur qui le supporte de manière à minimiser les différences de luminosités dans le champ visuel de l’élève. On réduira ainsi sa fatigue visuelle, et on améliorera sa concentration.

  • Mur faisant face aux élèves

Afin de rendre la classe moins ennuyeuse, on veillera à colorer le mur qui fait face aux élèves dans une autre couleur que les autres murs (c’est généralement le mur qui supporte le tableau). Le choix de la couleur de ce mur doit se faire de manière à rendre efficace le contraste entre ce mur et le tableau, le matériel affiché et le professeur. 

  • Murs soumis aux salissures

Dans les salles de classe et les espaces de circulation, la partie basse des murs est la zone la plus soumise aux salissures. Elle doit être repeinte plus fréquemment. La peindre dans une teinte foncée permet de camoufler les salissures et de retarder les travaux de rafraîchissement (ce qui est fort intéressant dans les cages d’escaliers qui demandent beaucoup de manutention). Dans les espaces de circulation fort fréquentés, une alternative à la peinture est d’utiliser un matériau plus résistant aux coups comme un carrelage mural.  

  • Impact sur la taille du local

L’ambiance colorée d’un local influence grandement la perception spatiale qu’on en a. Ainsi un local peint en blanc ou dans des couleurs claires paraîtra plus spacieux qu’un local de même dimension peint dans des teintes foncées.

Un plafond foncé donnera l’impression que le local est moins haut qu’un plafond clair. Ce stratagème peut être pertinent dans des couloirs étroits qui ont une grande hauteur sous plafond. De manière similaire, colorer la partie haute d’un mur permet de visuellement rabaisser le plafond.

   

 

Quel impact sur la luminosité du local ?

La répartition des luminosités dans le champ visuel affecte le confort visuel de l’occupant en impactant sur les phénomènes d’adaptation de l’œil. Cette répartition est influencée entre autres par la position et le type des sources lumineuses présentes dans le local (fenêtres  et/ou luminaires). Elle est également fortement dépendante des coloris des murs et du mobilier.  Il est conseillé d’éviter les trop forts contrastes dans le champ visuel des occupants de manière à minimiser la fatigue oculaire causée par la réadaptation constante de l’œil. Mais de trop faibles niveaux lumineux et contrastes ne sont pas non plus recommandés, car ils engendrent des environnements sombres et peu stimulants. Par ailleurs, la présence de trop grandes luminances dans le champ visuel doit être évitée afin de minimiser les risques d’éblouissement (cliquez ici pour en savoir plus sur la gestion de l’éblouissement).

Le choix des coloris d’un local influence également la manière dont la lumière est réfléchie dans celui-ci et donc son niveau lumineux. Colorer la partie basse des murs dans une teinte foncée permet d’introduire de la couleur dans le local, tout en protégeant la paroi des salissures et sans trop impacter le niveau lumineux des bancs. Maximiser la clarté du mobilier, du plafond, du sol et des murs permet de créer des atmosphères très lumineuses. 

 

Comparaison initial / + clair: éclaircir les parois du local permet, dans cet exemple, de gagner 50 lux en moyenne sur les bancs lorsque le ciel est couvert de 10 000 lux (valeur représentative de la luminosité du ciel belge). Ce n’est pas négligeable dans une salle de classe ou on cherche à avoir 300 lux sur les bancs…

Comparaison initial / + coloré: introduire de la couleur dans un local permet de le rendre plus dynamique et sans forcément impacter négativement sur le niveau lumineux des bancs. En fonction de la couleur du tableau (blanc? vert ?), on choisira une teinte plus ou moins lumineuse pour le mur qui l’encadre, de manière à réduire le contraste dans le champ visuel de l’élève.

 

Afin d’obtenir des espaces équilibrés et lumineux, nos recommandations dans le choix de la clarté des parois dans les espaces de travail, inspirées de la norme NBN 12 464 -1, sont les suivantes :

   

 

Coefficient de réflexion

Remarque

Plafond

70 à 90%*

La luminosité du plafond est à maximiser lorsque l’éclairage artificiel est indirect, car le plafond joue alors un rôle de réflecteur, ou lorsque l’on cherche à distribuer la lumière naturelle dans un local assez profond. La couleur du plafond a moins d’impact sur le niveau lumineux du local, par contre sa teinte influence fortement la perception spatiale de celui-ci: un plafond foncé aura tendance à rabaisser le plafond tandis qu’un plafond clair aura tendance à aérer l’espace.

Murs

50 à 80 %*

-

Mur encadrant le tableau vert

30 à 50%

Afin de réduire le contraste entre le tableau vert et le mur le supportant, la luminosité de celui-ci pourrait être inférieure à celle des autres murs de la salle de classe.  

Mur encadrant les baies vitrées

 

Afin de réduire le contraste dans le champ visuel, on choisira un coloris lumineux pour le mur encadrant la baie vitrée.

Sol

20 à 40 %*

Le plancher d’une salle de classe ou d’un réfectoire est rarement dégagé, c’est la luminosité des tables et des bancs qui entre alors en jeu.

Mobilier

20 à 70%*

Dans les salles de classe, les bancs ayant une tablette de couleur claire sont favorables au confort visuel, car le contraste avec le support papier est alors réduit et les efforts d’accommodation de l’œil minimisés. Les revêtements mats permettent de limiter les reflets désagréables. Au réfectoire, ce paramètre est moins important, même s’il impacte sur le niveau lumineux global du local. Les chaises et les pieds du mobilier pourront être quant à eux plus colorés afin d’amener de la couleur dans le local sans impacter sur le niveau lumineux.

Menuiseries

20 à 70%

Les portes, éléments ponctuels de l’environnement, pourront être plus sombres que les murs, de manière à éviter une trop grande uniformité ou amener de la couleur dans le local.

Menuiseries des baies vitrées

 

Afin de réduire le contraste dans le champ visuel, on choisira un coloris lumineux pour les menuiseries des baies vitrées.

* recommandation émanant de la norme NBN12464-1

Notons que dans les espaces occupés durant de courtes périodes par chaque élève (sanitaires, couloirs, vestiaires, salle de photocopies…), une plus grande liberté peut être prise par rapport aux lieux d’enseignement (salle de classe…).

 

Comment évaluer le coefficient de réflexion de ma paroi ou de mon mobilier ?

Il est assez rare que les fabricants de peinture ou de mobilier communiquent le coefficient de réflexion de leurs produits. La détermination de celui-ci peut se faire par comparaison avec un nuancier dont on connaît les valeurs, ou sur base de la référence de la peinture utilisée. Les exemples ci-dessous vous donneront une première idée des coefficients à attendre de différents matériaux de construction.

 

Si vous connaissez la référence RAL ou NCS de votre peinture, utilisez cet outil-excel pour calculer son coefficient de réflexion et vérifier qu’il convient pour l’usage que vous voulez en faire

 

Coefficients de réflexion typiques de différentes essences de bois

 

Coefficients de réflexion typiques de différentes teintes de couleur

 

Coefficients de réflexion typiques de différents tableaux

 

Coefficients de réflexion typiques de différents sols extérieurs

 

Coefficients de réflexion typiques d’autres matériaux de construction

 

 

 

 

 

 

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