Protéger la chaudière du risque de condensation

Nous l’avons vu en préalable, l’idéal est de couper totalement chaudière et circulateurs le vendredi à 16h pour les relancer le lundi matin.

Mais la chaudière acceptera-t-elle l’arrivée d’eau froide prolongée le lundi matin ? Un risque de corrosion du foyer est parfois présent.

Si la chaudière accepte les retours d’eau froide, pas de souci, on la coupe !

On pense, ici, aux :

  • Chaudières à condensation : aucune précaution particulière n’est à prendre. Mieux : leur rendement va augmenter lors de l’arrivée du paquet d’eau froide de la relance !
    Attention : si la chaudière à condensation n’est pas prévue pour un fonctionnement à débit nul, il faudra s’assurer que la circulation d’eau est toujours enclenchée simultanément au fonctionnement de la flamme.
  • Chaudières dites « Très Basse Température » : elles peuvent être coupées également sans dégât suite aux retours d’eau froide (ex : chaudière biférrale).
  • Très vieilles chaudières en fonte épaisse du type Chaudière HF d’Ideal Standard : leur échangeur est tellement médiocre que la température du foyer est toujours élevée et qu’il n’y a aucun risque de condensation. On les reconnait aussi au fait que leur T° de fumée est très élevée (>250°C). On peut les couper.

Les circulateurs sont alors également coupés.

Dans les autres cas, on coupera la circulation dans les radiateurs mais en maintenant la chaudière en température.

Pour les chaudières traditionnelles, il faut parfois maintenir une circulation d’eau chaude dans la chaudière durant la nuit et, au matin, n’ouvrir l’arrivée d’eau froide qu’à petite dose, afin que la température moyenne de l’eau au retour de la chaudière reste à température suffisante : minimum 55° pour le gaz et de 45° pour le fuel, afin d’éviter tout risque de condensation.

Situation 1 : cas d’une installation classique existante : circuit avec Vannes 3 Voies sur départs secondaires

  1. Laisser la chaudière, sa pompe et la boucle primaire en fonctionnement 24h/24, par précaution (tout en soignant l’isolation des conduits !)
  2. Couper les circulateurs secondaires, via le contact de fin de course de la Vanne 3 Voies ou via une horloge (hebdomadaire ou annuelle), sauf bouton de dérogation ou sonde de sécurité antigel.
  3. Lors de la relance, plusieurs procédés sont possibles, en commençant par le meilleur :
    • Contrôler l’ouverture des vannes 3 voies des circuits secondaires en fonction de la température de retour. Les régulateurs récents intègrent cette possibilité de régulation, avec une sonde ou un aquastat posé sur le retour ;

    • Laisser agir la vanne à 4 voies présente à l’arrière de la chaudière (idéal, mais c’est rarement le cas) ;

    • Faire fonctionner en continu la pompe de recirculation (pompe de bypass) entre départ et retour de la chaudière (mais certains constructeurs diront que ce n’est pas suffisant pour garantir l’absence de condensation) ;

    • Programmer la relance des circulateurs des différents circuits secondaires de telle façon que la circulation d’eau reprenne de façon étagée. Par exemple, enclenchement d’un circuit secondaire tous les ¼ d’heure (5h, 5h1/4, 5h1/2, …). Solution surtout valable si présence de plusieurs circuits. Cette mesure peut se combiner avec la précédente.

Situation 2 : circuit classique existant avec circulateur unique

Curieusement, c’est pour cette simple installation qu’il est le plus difficile d’intervenir !!

Il est impératif de consulter le fabricant et d’obtenir son feu vert pour interrompre chaudière et/ou circulateur.

  • Certains pensent que pour les (vieilles) chaudières en fonte, il n’y a pas de problème pour tout couper (on reconnait la chaudière en fonte par l’aspect bombé des différents éléments qui la composent). D’autres sont plus prudents …
  • Plus le volume d’eau de la chaudière est petit, plus le risque de montée rapide en température est grand lors de la coupure avec risque de mise en sécurité intempestive (via l’aquastat de sécurité).

  • Pour les chaudières avec protection sur le retour d’eau chaude (vanne à 4 voies, pompe de bypass, …) : OK pour tout couper, sauf si le fabricant préconise de laisser en fonctionnement la chaudière et son circulateur de bypass.

  • Pour les chaudières acier : toujours consulter le fabricant ! (on envoie le n° de série 7… et le service après-vente renvoie le mode d’emploi). Tout dépend alors de la chaudière et des prescriptions relatives à son fonctionnement à basse température, avec ou sans débit.  Ce sera donc un "cas par cas". Par exemple, telle chaudière domestique en acier au fuel peut accepter de fonctionner sans débit, le circulateur ne se mettant en route que lorsque la température dans la chaudière est suffisamment haute ; il existe alors un train de chaleur au démarrage après arrêt total de nuit, sans risque de condensation.

  • Il est possible de mettre en place une telle régulation via un thermostat : en cas de demande, le brûleur s’enclenche mais le circulateur ne s’enclenchera que si la température de l’eau de la chaudière dépasse un seuil minimal. Cette température sera mesurée au plus près du foyer de la chaudière (nouvel aquastat ou tuyauterie de départ juste à côté de la chaudière).

  • Idéalement, pour une garantie totale de longévité de la chaudière, on installera une vanne à 3 voies qui s’ouvrira progressivement, en contrôlant la température minimale de l’eau au retour chaudière (minimum 55° pour le gaz et de 45° pour le fuel).

  • Il existe une technique simple, utilisée d’usine dans les certaines chaudières Buderus. Si le foyer est trop froid, son circulateur est coupé, la chaudière monte en température sans circulation d’eau interne. Il faut que la température du foyer atteigne 55°C pour que le circulateur s’enclenche.
    Idéalement, la prise de température se fera dans le doigt de gant de l’aquastat. A défaut, ce sera une prise de température sur la tuyauterie de départ, tout juste à la sortie de la chaudière.

  • La chaudière gaz "atmosphérique" est fort consommatrice à l’arrêt : de l’air traverse en permanence le foyer et s’échappe par la cheminée. La puissance perdue s’élève à 2% de la puissance de la chaudière ! Soit pour une chaudière de 100 kW, une perte permanente de 2 kW. Soit 12.000 kWh durant les 6.000 heures de chauffe, ou un équivalent de 1.200 litres de fuel par an !
    Face à ce constat, certains n’hésitent pas à couper l’installation ! Les chaudières souffriront peut-être suite à la condensation au démarrage mais cela ne fera qu’accélérer la décision de les remplacer par une chaudière à condensation, dont le rendement est meilleur de 15% !

 

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