Décentraliser la production d’eau chaude sanitaire

Une analyse détaillée des besoins et du meilleur système de production d’eau chaude est justifiée.

Première étape : quelle pertinence des différents points de puisage ?

  • Les douches sont-elles effectivement utilisées ? Et si oui, avec quelle fréquence et quelle quantité ?
  • Est-il nécessaire de maintenir une arrivée d’eau chaude aux robinets ? Ne peut-on mettre à disposition une bouilloire électrique pour répondre aux besoins occasionnels (dans la salle des profs, par exemple) ?

Deuxième étape : quelle adéquation de la robinetterie ?

  • En mettant un seau sous la pomme de douche, il est possible de voir en combien de temps le seau se remplit de 5 litres. Sur cette base, on déduit facilement le débit à la minute. A comparer avec le fait qu’une douche équipée d’un pommeau d’aujourd’hui nécessite de 6 à 8 litres/minute avec un grand confort. Par exemple, les 5 litres sont atteints en 20 secondes. Soit un débit de 15 litres/min. Soit le double du débit requis. Le remplacement des pommeaux fera chuter la consommation d’eau et d’énergie de 50% !
  • Le personnel de cuisine ou d’entretien appréciera un débit de 12 litres/min pour remplir plus rapidement une casserole !

Troisième étape : choix du préparateur

Autrefois, la production était concentrée en chaufferie, puis une longue boucle sanitaire alimentait les différents lieux de puisage.

 

Aujourd’hui, en présence du gaz naturel, l’arrivée de préparateurs d’eau chaude "étanches" (encore dits " à ventouse ") peut simplifier l’installation :

  • la production d’eau chaude sanitaire peut être décentralisée et instantanée (plus de stockage d’eau chaude),
  • la boucle sanitaire (et son circulateur) disparaît,
  • pour les douches, une fourniture instantanée d’eau à 45° supprime les soucis de risque de légionnellose

Des préparateurs instantanés gaz à condensation de 120 kW délivrent 50 litres/minutes d’eau à 45°C en continu, et donc alimentent 8 douches équipées de pommes économiques en parallèle (soit 10 douches effectives, vu la non simultanéité) !

Pour des besoins limités, en absence du gaz naturel :

On pensera à une décentralisation via des petits boilers électriques.

On pensera tout particulièrement à renforcer leur isolation thermique (80% du temps, ils sont chauds en attente d’une demande) et à programmer leur fonctionnement, avec un enclenchement vers 4h du matin pour profiter du tarif de nuit.

En présence de besoins importants d’eau chaude sanitaire (piscine, grande cuisine collective, …),

  • soit une chaudière spécifique, indépendante du chauffage du bâtiment, sera installée,
  • soit on privilégiera un système de production d’eau chaude dit "à semi-accumulation" (échangeur à plaques + ballon de 50 litres) et une température la plus basse possible, en sur-dimensionnant l’échangeur à plaques,
  • soit, enfin, une chaudière à condensation "équipée de 2 retours d’eau" sera sélectionnée, permettant de raccorder l’eau chaude sanitaire sur le retour à haute température.

Education à l’énergie

A noter que l’école est un lieu d’éducation, … donc aussi un lieu d’apprentissage d’une bonne gestion de l’énergie. Par exemple, les écoles comprenant une section aide-familiale ou hôtellerie, sont réputées pour avoir de gros besoins d’eau chaude. La contrainte de ne disposer, par exemple, "que" d’un ballon de 200 litres peut être vécue comme une opportunité : "comment valoriser au mieux ces 200 litres quotidiens ?"

C’est à ce moment que le placement d’un bouchon dans l’évier de la vaisselle va paraître évident ;-) !

Ou que le chauffage de l’eau des pâtes dans la casserole le lundi midi semblera plus logique que l’utilisation au robinet d’eau chaude d’une eau chauffée le vendredi soir dans un ballon électrique.

 Améliorer la production d’eau chaude sanitaire

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