J’améliore la distribution

L’objectif est de réduire les pertes de chaleur entre la chaufferie et le local. L’isolation des conduites et des accessoires situés en cave ou à l’extérieur du bâtiment est une action très efficace et rentable. Il est également possible d’améliorer le fonctionnement des radiateurs en veillant à les laisser dégagés.

Isoler les tuyauteries de chauffage ou d’eau chaude sanitaire

 

Depuis le 01/05/2016, les exigences systèmes (annexe à l’arrêté relatif à la performance énergétique des bâtiments)imposent le calorifugeage des conduites situées dans le sol, à l’extérieur, en chaufferie, dans les parois intérieures…

Eau chaude

Épaisseur minimale de l’isolant après pose (mm)

Diamètre extérieur de la conduite (mm)

Environnement I

Environnement II

Isolant de

classe 1

Isolant de

classe 2

Isolant de

classe 1

Isolant de

classe 2

20 ≤ D < 25

13

23

11

19

25 ≤ D < 30

17

29

13

22

30 ≤ D < 40

22

35

16

26

40 ≤ D < 61

27

42

21

32

61 ≤ D < 90

35

54

25

37

90 ≤ D < 115

39

59

28

41

115 ≤ D < 160

42

62

32

46

160 ≤ D < 230

47

68

36

50

230 ≤ D < 330

49

70

38

53

330 ≤ D

60

80

50

60

Avec :

Isolant de classe 1 : matériaux dont la conductivité thermique est inférieure à 0,035 W/mK ;

Isolant de classe 2 : matériaux dont la conductivité thermique est entre 0,035 W/mK et 0,045 W/mK

L’environnement I comprend les conduites et accessoires situés :

  1. dans l’ambiance extérieure (I.a) ;
  2. dans le sol (I.b) ;
  3. dans les espaces du bâtiment situés en dehors du volume protégé (I.c).

L’environnement II comprend les conduites et accessoires situés dans le volume protégé du bâtiment :

  1. dans un local de chauffe ou un local technique, dans les gaines techniques (II.a) ;
  2. en apparent dans les locaux non-chauffés
  3. en apparent dans les locaux équipés à la fois d’un système de chauffage et de climatisation (II.c) ;

dans les faux plafonds, les faux planchers et les parois verticales permanentes (II.d).

Isoler les tuyauteries des caves

Un seul mètre de tuyau de 3 cm de diamètre parcouru par de l’eau à 70°C dans une ambiance à 20° perd 60 W. C’est comme une lampe de 60 W qui resterait allumée en permanence dans la cave. Vu la longueur des tuyaux en cave, c’est une fameuse guirlande allumée !

Placer 4 cm d’isolant sur les tuyauteries situées dans les parties non chauffées de l’école est rentable en moins d’un an. Pour un tuyau de 2 pouces, le gain est de minimum 30 € par an et par mètre de tuyau isolé pour un coût d’achat du matériau de l’ordre de 8 € du mètre, seulement !

Une rentabilité à faire pâlir d’envie un banquier qui vous prêtera d’ailleurs sans souci l’argent pour le faire (voir auprès des sociétés ESCO).

 

Pour évaluer la rentabilité de l’isolation de conduites

L’isolation des conduites peut être réalisée par des enfants d’école primaire. Cela constitue une action concrète pour des enfants dans le cadre d’un projet d’éducation à l’énergie.

Isolation de conduites dans un vide ventilé sous l’école à Court-St-Étienne

technicien de la commune et écoliers travaillent ensemble

 

Isoler les tuyauteries des couloirs et classes ?

Faut-il isoler les tuyauteries de raccordement des radiateurs dans les classes ? En règle générale : Non. Lorsque la vanne thermostatique se fermera, l’eau ne circulera plus, supprimant toutes les pertes.

Mais il existe des cas où de larges tuyauteries traversent des locaux chauffés. La circulation n’y sera pas directement coupée lors de la fermeture de la vanne thermostatique du local.

tuyaux tuyaux

La puissance peut devenir tellement forte qu’elle entraîne une surchauffe inutile des locaux. Par exemple, un diamètre de 10 cm perdra plus de 150 W/m ! Dans ce cas, une isolation de la tuyauterie s’impose.

Pour isoler de très larges conduites parcourant le plafond de leur classe, des élèves d’une école de Wavre ont placé de larges matelas souples normalement utilisés pour l’isolation de portes de garage !

Isoler en vrac les tuyaux de chauffage en caniveau

Si des tuyauteries de chauffage dans un caniveau conduisent la chaleur d’un bâtiment à l’autre en passant sous la cour de récréation (repérable facilement en période neigeuse : c’est là où la neige fond !), il est possible d’agir en isolant les tuyaux. Un projet participatif pourrait être envisagé avec les élèves : de la frigolite (polystyrène expansé), récoltée par tous, sera broyée dans des broyeurs à végétaux avant d’être simplement versée en vrac dans le caniveau.

Un exemple de cette mobilisation collective a été réalisé dans une école pour isoler un mur extérieur (l’école primaire du Biéreau à Louvain-La-Neuve).

Isoler les tuyauteries et les vannes

 

 

Isoler circulateurs et accessoires

Isoler les circulateurs et les vannes est très rentable.

Cette action est cependant rarement entreprise et suscite souvent la méfiance des responsables techniques. L'argument avancé est que la présence d'isolant masque provisoirement l'apparition de fuites et les dégâts encourus risqueraient alors d'être plus importants.

Ce raisonnement est, cependant, à relativiser :

  • Toute vanne, ne présentant pas de faiblesse visible, peut être isolée au moyen de coquilles ou de matelas facilement démontable. Une surveillance régulière est, alors, aisément réalisée.
  • Il ne faut évidemment pas isoler une vanne qui présente déjà des défauts d'étanchéité. Vannes qui, de toute façon, devraient d'office être remplacées, car toute fuite et rajout d'eau est source de corrosion interne pour l'installation.

En première approximation, les déperditions d’une vanne équivalent à celles d’une tuyauterie de même diamètre et d’une longueur d’un mètre!

Au niveau pratique :

  • les fabricants fournissent des coquilles adaptées à leur modèle

  • Il existe des matelas standards adaptables sur des situations standards.

  • Il existe des entreprises spécialisées dans des isolations sur mesure de tout type de vannes et accessoires.

Les fabricants fournissent des coquilles adaptées à leur modèle.

 

 

Plus d'info sur l'isolation des tuyauteries et des vannes

 

Ne pas couvrir les radiateurs d’un local.

L’occupation pratique de la classe par les professeurs et les élèves influencent les performances des radiateurs.

En couvrant les radiateurs d'objets ou en plaçant un meuble devant celui-ci, sa surface de chauffe se réduit et son efficacité diminue de 10%. Cette situation entraîne soit une diminution du confort (la puissance est réduite), soit des pertes d’énergie (pour maintenir la puissance, la température de chauffe doit augmenter à la chaudière, ce qui provoque une augmentation des pertes et une diminution du rendement)

Lors de l’aménagement et de l’occupation des classes, les radiateurs doivent donc rester libres. Cette contrainte n’est pas toujours facile à intégrer par les professeurs, qui réfléchissent plus naturellement en termes de circulation, d’optimisation des rangements et d’esthétique que d’énergie.

Une fois de plus, l’information et la sensibilisation sont essentielles.

Par ailleurs, l’architecte doit absolument intégrer les contraintes d’aménagement des classes pour qu’il soit possible d’organiser l’espace pour remplir au mieux sa fonction d’espace d’apprentissage tout en réduisant les consommations énergétiques :

  • Discuter avec les occupants de leurs besoins en termes de rangements, d’accessibilités… ;

  • Prévoir des murs libres permettant d’accueillir les espaces de rangement nécessaires ;

  • Éviter les tablettes débordant au-dessus des radiateurs, même perforées. Il sera difficile de les garder dégagées.

À noter que s’il fait trop chaud dans une classe qui n’est pas équipée de vannes thermostatiques, le recouvrement reste une très bonne solution pour économiser l’énergie (et non l’ouverture des fenêtres !).

 

Ne pas couvrir les radiateurs par les rideaux

Ne pas placer les rideaux devant les radiateurs ou pendre juste au-dessus : on refroidit la pièce par effet de cheminée inversée la nuit et on chauffe la fenêtre au lieu de chauffer l’intérieur de la pièce au petit matin !

 

Plus d'info pour améliorer les corps de chauffe

         

La nuit             Le matin

 

Placer des compteurs sur le circuit d’un local loué

Compteur thermique

On peut intégrer un compteur d'énergie thermique sur une « branche » du réseau de chauffage afin de pouvoir refacturer aux utilisateurs le coût de leur présence et, surtout, les motiver à faire attention !

Il faut introduire un compteur de débit d'eau dans une conduite, ainsi que 2 sondes de température sur le départ et le retour. C'est donc un travail à confier à un chauffagiste.

A nouveau, un modèle pouvant être lu à distance sera profitable pour pouvoir envoyer aux occupants leur coût réel !

Pour calculer l’énergie consommée pour de l’eau chaude sanitaire, fournie à T° constante, un simple débitmètre peut suffire, ce qui est beaucoup moins cher.

 

 

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