Qu’elles soient synthétiques ou naturelles, en phase aqueuse ou en phase solvant, pour plafond, mur, ou finitions intérieures, les peintures sont constituées des trois composés principaux suivants :
- un liant qui lie les ingrédients entre eux et permet la fixation au support ;
- un solvant qui fluidifie la peinture de manière à la rendre plus facilement applicable (ce solvant sera organique de synthèse dans le cas du white spirit, organique naturel dans le cas de la térébenthine ou d’origine minérale dans le cas de l’eau) ;
- des pigments qui colorent et opacifient (ces pigments peuvent être d’origine minérale, organique ou métallique).
Tandis que les peintures dites naturelles se contentent généralement de ces trois ingrédients de base, les peintures synthétiques contiennent en général également:
- des additifs (épaississant, conservateurs, insecticides, fongicides, ignifuge, antirouille, anti UV…) ;
- des charges offrant l’aspect mat, satiné ou brillant (talc, kaolin).
C’est principalement la composition de la peinture qui influence sa qualité, son prix, sa facilité de mise en œuvre, et son émission de composés organiques volatils (COV).
Quel type de peinture pour quel support ?
Le tableau ci-dessous, inspiré de [1], résume l’adéquation entre divers types de peintures et différents supports.
[1] Info-fiche IGBE MAT19 et site ecoconso
Pour déterminer si l’ancienne peinture est en phase aqueuse ou en phase solvant, frotter la surface avec un linge imbibé d’alcool à friction, si la peinture se retire, il s’agit d’une ancienne peinture en phase aqueuse.
Peintures synthétiques ou naturelles ?
Il existe deux grands types de peintures sur le marché : les peintures synthétiques (peintures traditionnelles au latex, à l’acrylique…) et les peintures dites naturelles (peintures à la chaux, à la caséine, à l’argile, aux résines naturelles…). Celles-ci sont, comme leur nom l’évoque, à base d'ingrédients naturels : des huiles végétales, des résines naturelles, des charges minérales, des pigments minéraux… Les plus écologiques parmi elles sont composées de ressources naturelles durables.
Chaque type de peinture a des avantages et des inconvénients comme illustré dans le tableau suivant :
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(+) |
(-) |
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Peintures dites à l’huile, synthétiques |
séchage rapide |
durée de vie limitée, car support peu imprégné |
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Peintures dites à l’eau, acryliques, |
séchage très rapide, odeur moindre |
quantité nécessaire supérieure |
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Peintures dites écologiques |
support fortement imprégné, durée de vie augmentée, vieillissement sans écaille, régulation de l’humidité |
séchage plus lent |
Composés organiques volatils (COV) ?
Les peintures à faible taux et faible émission de COV sont à privilégier dans les établissements scolaires, de manière à garantir une bonne qualité de l’air et le confort respiratoire des enfants.
Les composés organiques volatils (COV) sont des éléments que l’on trouve sous forme gazeuse. Dans les bâtiments, les matériaux de construction et d’ameublement sont des sources permanentes de COV. Les peintures sont des matières émettrices de COV, tout comme les panneaux de bois, les moquettes, les colles, les mousses… La plupart des produits d’entretien sont également émetteurs de COV.
Les COV causent l'augmentation de la concentration en ozone de l’atmosphère. Ils ont donc un impact négatif sur l’environnement. Ils affectent également fortement la qualité de l’air intérieur et donc, indirectement la santé et les capacités d’apprentissage des élèves.
Parmi les émissions de COV, on différenciera:
- les émissions primaires qui sont provoquées par les composants des matériaux de construction (parachèvement et finition). Ces émissions sont importantes immédiatement après la fabrication, diminuent de 60 à 70% au cours des six premiers mois et disparaissent généralement après un an.
- les émissions secondaires de polluants qui sont provoquées par l’action sur le matériau de l’humidité, d’une température élevée, d’un fort ensoleillement, de différents traitements chimiques liés à la maintenance et l’entretien… Ce type d’émission peut augmenter avec le temps et persister sur de longues périodes.
Depuis 2010, une directive européenne impose des teneurs en COV à ne pas dépasser (en g/l de peinture et vernis). Selon cette directive, les peintures murales doivent avoir un taux de COV inférieur à 30g/l. Les peintures écologiques ont généralement des taux de COV inférieurs à 10g/l, les peintures à l’argile peuvent être proches d’un taux nul. La mention "sans COV" est autorisée lorsque le taux de COV est inférieur à 5 g/l.
Mais les COV contenus dans les peintures ne se dégagent pas uniquement lors de l'application de la peinture. Ils sont également émis après séchage de celle-ci. Une faible teneur en COV (en g/l) d’un produit n’est pas le seul indicateur de qualité. Il est également important de regarder la quantité de COV émis dans l’air intérieur après application et séchage de la peinture. On parle alors d’émission de COV, en mg/m³ d’air.
Le marquage de l’émission de COV dans l’air intérieur permet la comparaison de différents produits.
L’utilisation d’une peinture déclarée naturelle ou écologique n’offre pas la garantie qu’elle n’est pas émettrice de COV, il est primordial de demander au fabricant une attestation.
Rapport qualité-prix ?
Le coût d’une peinture est lié à son pouvoir couvrant. Les peintures les plus coûteuses sont souvent les plus chargées. Elles ont un pouvoir couvrant supérieur et nécessitent moins de couches. La main d’œuvre en est réduite. C’est pourquoi la comparaison des prix de deux peintures doit se faire sur base du mètre carré à couvrir et non du litre de peinture.
Qu’elles soient naturelles ou synthétiques, les peintures ayant un bon pouvoir couvrant sont à privilégier. Elles permettront de réduire la main d’œuvre. Si la peinture écologique est de bonne qualité et que la paroi a été bien préparée, deux couches suffiront. Il est de fait tout à fait possible de trouver des peintures écologiques de qualité ayant un pouvoir couvrant similaire à une peinture synthétique de qualité.
Avec une peinture écologique, pour que le résultat soit satisfaisant, on veillera à :
- respecter les temps de séchage (entre 12 et 24 heures entre chaque couche, pour une température ambiante de 20°C) ;
- reboucher et poser un enduit de type primaire d’accrochage pour éviter la non-uniformité de la peinture.
Teintes disponibles ?
Les pigments utilisés dans les peintures naturelles réellement écologiques et composées de ressources naturelles durables ne permettent pas d’obtenir toutes les couleurs saturées disponibles avec les peintures synthétiques. Néanmoins la gamme des couleurs disponibles s’élargit d’année en année, et des teintes relativement saturées sont désormais disponibles.
Exemples de teintes de peintures
Exemples de teintes de laques
Certaines marques se disent écologiques, mais offrent des teintes fortement saturées laissant penser que les pigments qui la composent ne sont pas des plus écologiques et durables, et que certains adjuvants (conservateurs…) ont été ajoutés. Privilégiez toujours les marques qui donnent une information claire, complète et transparente.
Possibilités de recyclage ?
Certaines peintures ont un impact négatif sur le potentiel de recyclage des matériaux de construction en fin de vie. Le label écologique européen est le label officiel utilisé en Belgique.
Son objectif est de limiter les déchets, de réduire les impacts négatifs sur l’environnement en minimisant les émissions des solvants et le rejet de substances toxiques ou polluantes dans les eaux.
