J’analyse la situation au niveau de l’aménagement des espaces

Certaines écoles disposent de locaux non utilisés sous toiture. La rénovation est alors l’occasion de se poser la question de l’occupation de ces combles.

• L’occupation des combles répond-elle à un besoin d’espace supplémentaire ?
• L’occupation des combles est-elle possible au niveau spatial (accès, hauteur sous toiture disponible) et structurel (résistance du plancher)
• L’occupation des combles est-elle envisageable par rapport à la sécurité incendie (sorties de secours, compartimentage)

Trois cas de figure peuvent se présenter :

1. Les combles ne seront jamais occupés. Dans ce cas, l’isolation sera plutôt réalisée au niveau du plancher des combles, pour ne pas chauffer inutilement le volume sous toiture

2. Les combles seront probablement occupés un jour, mais pas dans l’immédiat. L’isolation sera réalisée au niveau de la toiture. La charpente éventuellement modifiée pour permettre d’installer les fenêtres de toit nécessaires à un éclairage naturel suffisant. Les accès et les exigences par rapport à la sécurité incendie (compartimentage et évacuation) seront considérés. Les aménagements nécessaires à l’occupation seront éventuellement réalisés dans un second temps, mais ils seront anticipés au niveau des implications qu’ils ont sur la rénovation de la toiture.

3. Les combles seront occupés après les travaux. Dans ce cas, l’isolation sera réalisée au niveau de la toiture et celle-ci sera équipée de fenêtres pour assurer un éclairage naturel suffisant, un contact visuel avec l’extérieur et des possibilités de ventilation intensive. Les accès et les exigences par rapport à la sécurité incendie (compartimentage et évacuation) seront considérés.

La toiture est la limite de l’école vers le haut. Avant de la rénover, on peut réfléchir à la possibilité et à l’intérêt de modifier cette limite pour créer des espaces supplémentaires.

Chaque situation a ses spécificités au niveau technique, architectural, urbanistique, budgétaire, etc… Nous vous proposons une liste des éléments à considérer, et quelques illustrations.

Dans l’analyse des possibilités de rehausse d’un bâtiment, il faut considérer

• La stabilité. Un étage supplémentaire peut soit s’appuyer sur le bâtiment existant si c’est possible, soit être supporté par une nouvelle structure. Dans tous les cas, les possibilités doivent être examinées par des professionnels.

École de Walhain – architecte : G. Wuillaume.

Le nouvel étage a été placé au-dessus d’un ancien bâtiment de plain-pied, sur une structure métallique indépendante. Il est desservi par deux grands escaliers extérieurs.

• Les règles urbanistiques et le bon aménagement des lieux. Le rehaussement d’un bâtiment nécessite un permis d’urbanisme et est soumis à la législation en vigueur qui précise en général des hauteurs maximales pour les bâtiments. La modification de la volumétrie doit aussi considérer l’intégration du bâtiment dans la rue, ses relations avec les bâtiments et les espaces voisins. Le caractère architectural et la composition des façades du bâtiment seront également un élément à analyser.
• L’impact sur l’ensoleillement. La rehausse d’un bâtiment modifié les ombres portées par celui-ci, ce qui peut avoir un impact négatif sur les espaces extérieurs et les bâtiments voisins.
• La rehausse d’un bâtiment peut modifier les exigences en matière de sécurité incendie.
• La rehausse d’un bâtiment permet d’augmenter l’espace intérieur disponible sans diminuer l’espace extérieur disponible. Les cours et autres espaces de détente sont essentiels à la qualité de vie à l’école.
• La rehausse d’un bâtiment permet souvent de limiter le coût d’une extension en faisant l’économie de certains éléments (fondations, dalle, …)
• La rehausse d’un bâtiment permet en général d’en améliorer la compacité, et donc sa performance énergétique.

Les toitures plates sont des surfaces qui peuvent éventuellement être utilisées comme espace extérieur.

École de Nantes, architectes : Bruno Mader + Mabire-Reich - photo : Sylvain Boniol

L’intérêt et la faisabilité d’un tel aménagement seront évalués. En plus de l’intérêt spatial et architectural, il faudra analyser :

• La capacité structurelle de la toiture/ du plancher
• Les possibilités d’accès
• La possibilité de sécuriser les lieux (installation de garde-corps, …)
• Au niveau de l’aménagement des lieux : le respect des règles du Code civil en matière de vues sur les terrains voisins.

Une toiture verte, c’est l’installation de plantes (sur un substrat) sur une toiture plate ou sur une toiture en pente (jusqu’à 40°).

• Quand la couche de substrat est mince, que les plantes sont petites, on parle de toiture verte extensive. Une toiture verte extensive ne supporte pas le piétinement et est donc en général inaccessible. Son poids n’est pas très élevé, elle est donc plus facile à mettre en œuvre au niveau structurel. Elle peut être installée sur une toiture en pente.
• Quand la couche de substrat est importante, les plantes qui peuvent y pousser peuvent aller jusqu’à l’arbuste, c’est presque comme un jardin en pleine terre, on parle de toiture verte extensive. C’est plus lourd, ce qui nécessite une structure adaptée, et ça demande de l’entretien. Ce n’est possible que sur les toits plats.

avantages:

• Qualité de vie, aspects esthétiques et psychologiques. La vue d’une toiture verte, comme la vue d’éléments naturels divers, influence positivement les occupants. Une toiture verte est aussi le signe visible d’un engagement de l’école pour l’environnement. Si elle est accessible, elle peut accueillir un espace extérieur de qualité et éventuellement devenir un outil pédagogique (observation, plantations, …)
• Lutte contre les surchauffes. Une toiture plate nue, sans toiture verte, chauffe fortement au soleil. Cette chaleur est transmise vers l’intérieur et augmente aussi la température extérieure. La toiture verte permet de limiter les surchauffes en évitant l’échauffement de la toiture, ce qui, dans des classes performantes, est le bienvenu.
• Isolation thermique en hiver. La présence du substrat et de la végétation protège la toiture, mais la quantification de cet effet est variable et difficilement calculable à ce jour.
• Prolongation de la durée de vie de la membrane d’étanchéité. Grâce à la toiture verte, la membrane d’étanchéité est protégée des UV et des variations de température fortes, en été et en hiver. Ceci permet de réduire fortement la dégradation de l’étanchéité (microfissuration etc.)
• Isolation acoustique. La toiture verte améliore les caractéristiques d’isolation acoustique de la toiture, d’autant plus que la masse de substrat est importante.
• Soutien à la biodiversité. Une toiture verte permet de renforcer la présence de la nature au sein de l’école, de la ville.
• Amélioration de la qualité de l’air. La végétation filtre les polluants atmosphériques, réduit la présence de particules dans l’air, capte du CO₂ et renvoie de l’oxygène en journée, ce qui améliore la qualité de l’air extérieur, plus particulièrement en ville.
• Gestion de l’eau de pluie. Grâce à une toiture verte, moins d’eau de pluie est renvoyée à l’égout, et cela se passe plus lentement, ce qui permet de réduire les risques d’inondations.

Inconvénients:

• Poids important. Le poids varie suivant qu’il y a peu de substrat (toiture extensive) ou beaucoup (toiture intensive). Dans le cas d’une rénovation, la modification de la structure pour résister à ce poids peut amener des difficultés techniques et des coûts importants.
• Hauteur importante. La présence d’une toiture verte, en particulier si elle est intensive, augmente la hauteur totale de la toiture, ce qui, en cas de rénovation, peut entraîner des complications en termes d’accès et de raccords.
• Détection des fuites plus difficile.
• Risque d’abîmer la membrane d’étanchéité. Pour éviter ce problème, il est essentiel de choisir des membranes suffisamment résistantes, de les protéger, et de choisir des espèces de plantes adaptées aux techniques mises en œuvre
• La présence d’une toiture verte réduit la quantité d’eau de pluie disponible pour la récupération et l’usage, par exemple dans les sanitaires. L’eau récupérée est colorée par les matières organiques (brunâtre), ce qui peut être corrigé par des filtres adaptés ou acceptés, avec éventuellement une communication sur le sujet

Les débordements de toitures peuvent remplir le rôle de protection solaire pour des fenêtres. Ils seront efficaces si la façade est orientée au Sud.

Un préau peut également être envisagé dans le prolongement de la toiture.

Ecole "de Zonnewijzer". architectes: Bekker, Carnoy, Deru

Un débordement de toiture est nécessaire si on veut permettre une isolation ultérieure des façades par l'extérieur