Limiter les impacts sur le cycle de l’eau

Que ce soit par des aménagements ou des équipements, ou par des gestes des occupants, l’enjeu de l’eau doit être pris en compte au sein de l’école pour préserver cette ressource.

De fait, l’eau est une ressource vitale pour l’humanité. Elle est liée à la plupart de nos activités et est indispensable à notre survie et à notre bien-être. Comme tout bâtiment, l’école et les activités qui s’y déroulent ont des impacts sur le cycle naturel de l’eau. Les toitures et autres surfaces imperméables réduisent l’infiltration des eaux de pluie dans le sol. De l’eau potable y est aussi largement utilisée, souillée et rejetée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Impacts d'un bâtiment sur le cycle naturel de l'eau

 

Pourquoi

Pour réduire les impacts de l’approvisionnement en eau potable

  • La consommation d’eau potable a des impacts  sur les milieux naturels par le puisage. Elle implique un risque d’épuisement des ressources des nappes phréatiques profondes. La Belgique fait partie des états européens qui exploitent le plus intensivement ses ressources en eau.
  • La consommation d’eau potable nécessite la consommation d’énergie pour le puisage, le traitement, le stockage et la distribution. Cette consommation énergétique est assez faible.
  • La consommation d’eau potable a logiquement des impacts sur la quantité et les caractéristiques des eaux usées à traiter.

Eau potable.

Pour réduire les impacts de l’évacuation des eaux usées et de leur traitement

  • Le traitement des eaux usées mène à la production de boues et de déchets. Ceux-ci sont soit mis en décharge, soit utilisés comme matière première pour certaines filières industrielles.
  • L’évacuation des eaux usées entraîne une pollution des milieux aquatiques naturels. L’épuration permet de réduire fortement ces pollutions, mais pas de les supprimer.
  • Le traitement des eaux usées dans les centrales d’épuration nécessite la consommation d’énergie fossile et implique l’émission de polluants.
  • L’implantation de stations d’épuration pour le traitement des eaux usées prend de la place. La surface nécessaire pour de telles installations est importante.

Station d'épuration.

 

Pour réduire les impacts de la présence de surfaces imperméables sur l’infiltration des eaux de pluie.

Les eaux de pluie qui ruissellent sur les toitures et autres surfaces imperméables sont collectées et ramenées à l’égout, au lieu de s’infiltrer dans le sol. Cette modification du cycle naturel de l’eau de pluie implique :

  • Une diminution de la réalimentation des nappes phréatiques souterraines au niveau local et donc l’augmentation du risque de leur épuisement
  • L’augmentation du risque d’inondation, par saturation du réseau d’égouttage lors de pluies intenses

Innondation, débordement du réseau d'évacuation des eaux de pluie.

 

 

Comment

Réduire la consommation d’eau potable

 

Dans les écoles, la consommation principale d’eau potable se situe au niveau des sanitaires. L’installation d’équipements économes en eau, la vérification et l’entretien des canalisations et des appareils pour détecter les fuites permettent de réaliser des économies substantielles.

 Plus d’info dans « J'installe des équipements sanitaires économes »

Réduire la consommation d’eau potable peut se faire par la collecte et l’utilisation de l’eau de pluie, qui remplace alors l’eau potable. Dans une école, l’utilisation d’eau de pluie pour les toilettes et pour l’entretien est tout à fait possible. Il est important de prévoir une identification claire des robinets alimentés par de l’eau de pluie pour éviter tout risque sanitaire. Pour les plus petits, une sécurisation des robinets alimentés à l’eau de pluie peut être envisagée (dans un local réservé au personnel d’entretien, verrouillage de la vanne ou localisation en hauteur par exemple).

 Plus d’infos sur la récupération de l’eau de pluie

La technologie n’est pas l’unique réponse à l’enjeu de l’eau. Une utilisation rationnelle de l’eau potable passe aussi par la sensibilisation des élèves. Fermer les robinets, signaler une fuite, autant de comportements qui, si tous l’appliquent, font la différence.

La consommation d’eau potable au sein de l’école peut être étendue à l’eau virtuelle. L’eau virtuelle qui caractérise un produit, c’est la quantité totale d’eau qui a été nécessaire à sa production. La sensibilisation va donc bien au-delà du comportement face au robinet. Boire de l’eau du robinet, réduire les quantités de viandes consommées à la cantine, limiter la quantité de papier utilisée : autant d’actions qui ont un énorme impact sur la préservation des ressources en eau.

 Plus d’info sur l’eau virtuelle et l’empreinte aquatique

Pour produire 1 verre de jus de pomme, il faut environ 190 litres d’eau !

Encourager les élèves à boire de l'eau du robinet est une stratégie très efficace pour réduire l’impact sur le cycle de l’eau. Bannir la vente de boisson dans l'école, encourager l'utilisation de gourdes, installer des points d'eau potable... il y a des moyens pour y parvenir!

 

 

Réduire les impacts de l’évacuation des eaux usées

Pour réduire ces impacts, trois stratégies peuvent être poursuivies au sein de l’école

  1. Limiter la quantité d’eaux usées produites, ce qui nous ramène à l’utilisation rationnelle de l’eau, développée ci-avant.
  2. Limiter la quantité de polluants présents dans les eaux usées. Dans une école, les polluants sont de différents types :
    1. Les produits chimiques :
      • l’utilisation de produits ménagers à base de produits naturels biodégradables permet de limiter la pollution des eaux grise
      • l’attention portée aux produits utilisés dans l’école, pour les activités artistiques ou techniques, ou scientifiques, pour éviter les rejets de produits toxiques (peintures, vernis, produits chimiques divers)
    2. Les effluents des toilettes : les eaux noires, eaux fécales, eaux vannes.
      • L’urine et les fèces, éléments organiques très intéressants pour la fertilité des sols, constituent des polluants importants quand ils sont évacués via l’eau. Leur séparation des eaux usées permettrait un traitement particulier, et une revalorisation, mais ce type de traitement n’est pas appliqué en Belgique actuellement. Les toilettes à litières bio-maîtrisée (toilettes sèches) permettent de supprimer complètement les eaux noires et de produire de l’engrais organique. Leur implantation dans une école aurait un sens écologique et pédagogique, mais semble encore relever de l’utopie aujourd’hui…
  3. Limiter la dilution des polluants présents dans les eaux usées.
    Ne pas mélanger les eaux usées à l’eau de pluie, non polluée, permet de réduire le volume d’eau à traiter en centrale d’épuration et la dilution des polluants. Les eaux de pluie peuvent être infiltrées dans le sol sur le territoire de l’école.

Produits chimiques de nettoyage.

 

Réduire les impacts de la présence de surfaces imperméables.

Pour limiter les impacts des surfaces imperméables de l’école sur le cycle naturel de l’eau de pluie, plusieurs stratégies peuvent être développées :

  1. Éviter que l’eau de pluie ne ruisselle et soit collectée sur les surfaces imperméables. La réflexion menée dans le cadre de la rénovation d’une école doit intégrer les impacts du projet sur l’imperméabilisation des sols.
    • limiter l’emprise au sol des nouvelles constructions
    • conserver un maximum de surfaces plantées, si possible horizontales
    • choisir autant que possible des revêtements perméables pour les aménagements extérieurs nécessitant un revêtement.
    • planter des arbres en bordure des zones extérieures imperméables pour que leur feuillage intercepte une partie de l’eau de pluie, qui est ensuite évapo-transpirée
    • mettre en œuvre des toitures vertes : une partie de l’eau de pluie est alors absorbée et évapo-transpirée par les plantes
  2. implanter des mesures compensatoires, qui permettent d’infiltrer les eaux de pluie collectées au niveau des zones imperméables. Pour éviter l’impact de l’évacuation de l’eau de pluie à l’égout, il est possible d’implanter des dispositifs de stockage temporaire et d’infiltration des eaux de pluies. Implanter des noues, des bassins secs ou humides ou d’autres dispositifs d’infiltration nécessite de l’espace et un investissement financier, mais peuvent amener une qualité paysagère et soutiennent une biodiversité riche, en plus de limiter les risques d’inondations en aval et de réduire la dilution des polluants dans les eaux usées.

 Plus d’info dans  « j’améliore les espaces extérieurs "

Plus d’info sur la gestion de l’eau de pluie sur la parcelle