Le confort respiratoire dépend de la qualité de l’air intérieur.
Cette dernière est liée à différents facteurs :
-
Des pollutions qui viennent de l’intérieur :
- Composés organiques volatiles (COV) émis par les bâtiments (peintures, colles, textiles…) et les activités (produits de nettoyage, bricolages, marqueurs…).
- Particules fines, en particulier celles liées à l’utilisation de la craie sur le tableau.
- CO2, émis par la respiration des occupants. Le CO2 n’est pas un polluant, mais pose problème en forte concentration. La respiration des enfants n’entraîne pas une production de CO2 plus faible que celle des adultes.
- Odeurs émises par les occupants et par les activités.
- Humidité liée à l’occupation (émission par les occupants, activités, cuisines, …) et à des problèmes de conception (condensation), qui peut être source de développement de moisissures de prolifération de bactéries.
- Des pollutions qui viennent de l’extérieur :
- Pollutions industrielles, gaz d’échappement…
- Humidité liée à la pénétration d’eau dans le bâtiment (infiltrations, humidité ascensionnelle…) qui peut être source de développement de moisissures de prolifération de bactéries.
- Émission de radon, dans certaines régions, dépendant de la nature du sol.
La qualité de l'air intérieur dépend des pollutions venant de l'intérieur et de l'extérieur, et a un impact sur le confort respiratoire des élèves.
L’évaluation de la qualité de l’air
Certaines pollutions, comme les odeurs sont perceptibles, d’autres non, ou moins facilement. Les 5 sens dont il est équipé ne suffisent donc pas à l’occupant pour évaluer la qualité de l’air. Si les adultes ne sont pas capables d’évaluer la qualité de l’air par leurs perceptions, les enfants le sont encore moins.
La présence de polluants dans l’air intérieur peut être mesurée à l’aide d’appareils spécifiques permettant la mesure du radon, des COV, de l’humidité relative de l’air et du taux de CO2. La mesure du taux de CO2 est assez représentative du confinement et permet d’évaluer le renouvellement d’air du local. C’est la mesure généralement utilisée pour évaluer la qualité de l’air intérieur.
Appareils de mesure des taux de radon, COV et CO2.
Certaines études montrent cependant l’absence de corrélation claire entre la concentration de CO2 et le taux de présence d’autres polluants. Ce qui veut dire qu’assurer le taux de renouvellement qui permet de maintenir une faible concentration de CO2 n’est pas toujours suffisant pour maintenir les concentrations des autres polluants sous les seuils recommandés.
Renouveler l’air en suffisance ne dispense donc pas de porter attention aux types de matériaux et produits utilisés dans le bâtiment !
Valeurs seuils et normes
La norme européenne EN 13779 propose 3 débits d’air neuf à respecter en fonction de la qualité de l’ambiance à respecter, pour les locaux sans fumeur.
Qualité de l’air intérieur |
Débit d’air neuf |
Excellente |
36 m³/h.pers |
Standard |
22 m³/h.pers |
Faible mais acceptable |
13 m³/h.pers |
Correspondance entre débit de ventilation et qualité de l'air, pour un air extérieur à 300ppm (très bon)
La norme EN 15251 propose un débit d’air neuf pour les locaux de classe de 7l/sec ou 25.2 m³/h. pers.
Le règlement de protection des travailleurs (RGPT) et le Code sur le bien-être au travail imposent, depuis mars 2016, pour tous les travailleurs, le respect de certains critères. Les professeurs en faisant partie, ces réglementations s’appliquent au cadre scolaire.
« Aération - L'employeur veille à ce que les travailleurs occupés dans des locaux de travail disposent d'air neuf en quantité suffisante, compte tenu des méthodes de travail et des contraintes physiques imposées aux travailleurs. À cet effet, l'employeur prend les mesures techniques et organisationnelles nécessaires pour que la concentration de CO2 dans ces locaux de travail soit inférieure à 800 ppm, à moins qu'il ne puisse démontrer que c'est impossible pour des motifs objectifs et dûment justifiés. En tous cas, la concentration de CO2 dans ces locaux de travail ne peut jamais dépasser 1200 ppm. L’aération se fait de façon naturelle ou au moyen d’une installation d’aération. »
Si on considère que l’air extérieur est à 400ppm, le débit de ventilation nécessaire pour maintenir la concentration de CO2 en dessous de la valeur seuil de 800ppm est de 45m³/h.pers.
Certains pays, comme le Danemark ou l’Autriche, imposent également un seuil de concentration de CO2 à ne pas dépasser. Ce seuil est fixé à 1000ppm.
Il n’y a pas de normes concernant les taux de présence de polluants tels que les COV, l’ozone, etc. dans les écoles. L’OMS renseigne cependant, pour différents polluants, des recommandations en termes de concentrations maximales.
Concentrations de CO2 dans l’air intérieur et effets sur la santé (schéma inspiré de l’Anses, Rapport d’expertise collective).
évolution de CO2 dans un local, avec un air extérieur à 400ppm de CO2
En ventilant
J'installe un système de ventilation
En choisissant des matériaux qui n’émettent pas ou peu de polluants
Je fais des travaux de peinture
Je choisis les matériaux
En se protégeant des pollutions extérieures par une bonne étanchéité à l’air
Tous les travaux doivent intégrer une réflexion sur l'étanchéité à l'air du bâtiment.
Je rénove les fenêtres
Je rénove les toitures
Je rénove la façade